Survivants13 (ancien "Survie 13 françafrique bas les masques")

1.6.2016

Nicolas Agbohou (Conférence sur le Franc CFA à Marseille)

Filed under: FRANC-CFA,Uncategorized — kel @ 09:59

2.11.2015

Marche anti-impériale à Chamalières contre le franc CFA, le 31 octobre 2015

Filed under: FRANC-CFA,Résistance africaine — kel @ 12:02

Collectif panafricain

Le franc CFA… franc des Colonies Françaises d’Afrique

« Vous savez, cela suffit comme cela avec vos nègres. Vous me gagnez à la main, alors on ne voit plus qu’eux : il y a des nègres à l’Élysée tous les jours, vous me les faites recevoir, vous me les faites inviter à déjeuner. Je suis entouré de nègres, ici. […] Et puis tout cela n’a aucune espèce d’intérêt ! Foutez-moi la paix avec vos nègres ; je ne veux plus en voir d’ici deux mois, vous entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n’est pas tellement en raison du temps que cela me prend, bien que ce soit déjà fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l’extérieur : on ne voit que des nègres, tous les jours, à l’Élysée. Et puis je vous assure que c’est sans intérêt. « 

(Entretiens avec Jacques Foccart, 8 novembre 1968. Cité dans ses Mémoires, tome 2.
Le Général en mai. Journal de l’Élysée. 1968-1969, éd. Fayard/Jeune Afrique)

« Aujourd’hui on est colonisé et  on ment au Peuple en disant qu’on est libre »

(Léopold Sédar Senghor. Jeune Afrique du 7 juillet 1977)

La monnaie CFA : une longue histoire entre Maître et Esclave

Rappelons certains faits historiques antérieurs à l’existence du franc CFA : le 1er janvier 1804, après treize ans d’une guerre sans merci, Saint-Domingue, le fleuron des colonies françaises de l’époque, devient indépendant sous le nom d’Haïti. La réaction de la métropole ne se fait pas attendre : elle impose un embargo à la jeune nation. C’est que l’ancienne colonie faisait vivre un Français sur huit. Après des années de tractations, en 1825, Haïti se voit obligé de verser à la France de Charles X la somme de 150 millions de francs lourds «destinés à dédommager les anciens colons». En échange, en fait, de la reconnaissance de son indépendance durement acquise. Le versement de cette somme est en outre assorti d’un accord d’exclusivité en faveur des produits français qui entrent désormais en Haïti sans droits de douane. La somme est empruntée à une filiale de banque française, la première et la seule du pays jusqu’au début du XXe siècle.

Pour rembourser l’emprunt ainsi contracté, l’état haïtien a eu recours pendant plus d’un siècle à la levée de lourds impôts sur la paysannerie. En 1942, le gouvernement d’Elie Lescot a même lancé un appel à souscription national pour réunir ce qui devait être la dernière tranche du remboursement jusqu’auprès des élèves du primaire. La dette ne sera définitivement soldée, remboursée au dernier sou, qu’en 1972. Voilà les faits.

Qu’est-ce que le franc CFA ?

Pendant son occupation par l’Allemagne, la France a été victime du nazisme monétaire. L’Ambassadeur plénipotentiaire allemand HEMMEN, nommé à Paris sous l’autorité du Ministre de l’économie Hermann Göring, annonce à Wiesbaden le 9 mai 1941, l’accord qu’il a obtenu et qui autorise l’Allemagne à installer ses propres commissaires à la Banque de France ainsi qu’à tous les postes stratégiques financiers du pays français vassalisé :

« L’amiral Darlan…avait approuvé l’établissement des commissaires (allemands nazis) à la Banque de France, aux devises et au commerce extérieur et l’institution d’un contrôle douanier aux frontières »1.

Dès sa libération en 1945, la France applique aux Africains ce même nazisme monétaire qu’elle a perfectionné et qui est lisible aussi bien dans les institutions que dans les quatre principes de la zone franc CFA dont les mécanismes de fonctionnement appauvrissent structurellement les Pays africains utilisateurs du franc CFA.

En effet, dès qu’elle a retrouvé la liberté, la France a été doublement inspirée par son ex-occupant allemand.

Elle a d’abord créé en 1945 une monnaie militaire appelée le franc Cfa qui lui a permis de s’attribuer ex-nihilo toutes les devises des 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA au nom de l’alimentation prioritaire des comptes d’opérations ouverts dans son propre Trésor Public.

Ensuite, la même France a fait signer en 1963 aux 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA des accords néocoloniaux de coopération commerciale (accords de Yaoundé, de Lomé et de Cotonou … ). Grâce à ces accords léonins, la France a pu importer massivement les matières premières des 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA sans dépenser une seule devise.

Le nazisme monétaire repose essentiellement sur la dévaluation de la monnaie du pays conquis, l’invention des monnaies coloniales, la libre transférabilité des capitaux des Etats colonisés vers les pays vainqueurs et les comptes d’opérations.

A ce jour, le franc CFA est une monnaie sans aucune valeur d’échange sur le plan du commerce international. Ce n’est pas une devise.

1 Pierre Arnoult, Les finances de la France et l’occupation allemande, Page 50, Edition PUF, 1951

Les quatre principes de la zone Franc sont d’inspiration nazie.

Les 4 grands principes du pillage par la monnaie CFA

  1. La libre convertibilité des francs cfa en euros

La convertibilité du franc CFA « avec le franc français est illimitée».

Depuis la création effective en 1999 de la devise européenne, ce même principe de libre convertibilité peut être libellé de la manière suivante : La convertibilité du franc CFA avec l’euro est illimitée. Il s’agit d’une véritable escroquerie. Les limites structurelles de ce principe sont multiples dont ci-après quelques-unes seulement.

1 – La libre convertibilité est un argument spécieux dont se sert la France pour s’approprier les devises africaines contre remise de la fausse monnaie coloniale qu’est le Franc CFA. Car les 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA (les 15 Pays de la Zone Franc) donnent 100% avant 1973 et maintenant 65% de leurs devises à la France. A ce jour l’Etat français peut exiger jusqu’à 85% au gré de ses désidératas.

Dans la réalité, la France applique aux Africains ce principe tiré du nazisme monétaire que décrit l’historien et économiste français René SEDILLOT quand son pays était sous occupation allemande. 

2 – Il n’y a pas de libre convertibilité entre les francs CFA émis par la BCEAO et la BEAC afin de rendre difficile le commerce afro-africain au profit de la France en particulier et de l’Europe en général.

3 – La France est le premier apporteur des investissements directs étrangers (les IDE) au Maroc, en Algérie et en Tunisie alors que ces trois pays ont quitté la zone franc pour battre leurs monnaies respectives. Cela veut dire concrètement que la garantie française de convertir les francs Cfa hier en francs français et aujourd’hui en euros n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais un facteur d’attraction des investissements directs étrangers (IDE) dans les 15 PAYS AFRICAINES DE LA ZONE CFA.

4 – Ce principe est une justification fallacieuse statutaire du contrôle effectif des banques centrales et des économies africaines par la France. En effet, par exemple « la Banque des Etats de l’Afrique Centrale est un établissement multinational africain, à la gestion et au contrôle duquel participe la France en contrepartie de la garantie qu’elle apporte à sa monnaie »1.

5 – La garantie française de convertibilité fait du franc CFA est un outil au service de l’impérialisme de la France en Afrique. Car les pays d’outre-mer sont maintenus en captivité pour « procurer les avantages politiques et stratégiques »2 à la France. Le franc CFA s’affirme comme l’outil permettant à la France d’entretenir son « rayonnement » et son « influence… en Afrique »3.

  1. La fixité des parités entre le franc cfa et l’euro

« La parité entre le franc CFA et le franc français est fixe »4.Depuis le 1er janvier 1999, avec la disparition des monnaies nationales européennes au profit de l’Euro, le même principe sus exposé peut s’énoncer de la manière suivante : « La parité entre le Franc CFA et l’Euro est fixe ». Les conséquences de ce principe sont négatives pour les 15 pays d’Afrique de la Zone CFA.

1 – Ce principe est un système de pillage méthodique des richesses africaines à travers l’application scientifique du nazisme monétaire que le Français René SEDILLOT présente comme une arme redoutable d’expropriation et d’asservissement des Français vaincus par les Allemands.

2 – Les 15 pays d’Afrique de la Zone CFA sont installés dans une rigueur monétaire suicidaire et sans fin pour maintenir en vie la zone franc. La préservation de la parité et de la fixité du taux de change des monnaies africaines, hier avec le franc, aujourd’hui avec l’euro, impose que les politiques d’assainissement des finances publiques mises en œuvre (plans d’ajustement structurels, fermetures des services publics dont les écoles et les hôpitaux, les licenciements des fonctionnaires) dans la plupart des pays malgré les difficultés soient poursuivies. 

3 – Le détournement des 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA se fait au profit de l’Europe et au détriment de leur ouverture sur le reste du monde

4 – Il ya une impossibilité pour les Africains de manipuler souverainement en leur faveur le taux de change.

5 – On assiste à une autonomisation ou à une augmentation mécanique en toute autonomie de la dette extérieure des PAZ F lorsque l’euro est plus faible que le dollar américain.

6 – Quand l’euro s’apprécie par rapport au dollar, s’observe la surévaluation du franc CFA avec les effets nocifs suivants pour les 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA :

– Perte de compétitivité des produits des Africains et perte des parts de marchés extérieurs par les 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA.

– Pertes financières énormes pendant les conversions de leurs devises en euros

– Creusement de leurs déficits de la balance des paiements,

– Justification économique des dévaluations répétitives ou en séries du F CFA rattaché à l’euro devenu robuste grâce à l’affaiblissement du dollar décidé par les Américains dans leurs intérêts légitimes.

  1. La libre transférabilité des capitaux des 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA vers la France

« Les transferts de fonds entre les Etats membres et la France sont libres »5

Ce principe génère pour les 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA des conséquences nuisibles à leur véritable développement :

1 – Ce principe favorise la fuite des capitaux financiers indispensables à la reconstruction des pays africains.

2 – Les Banques Centrales africaines gaspillent leurs réserves de change dans le rachat de leur propre monnaie. Par exemple, « pour les six premiers mois de 1993, les rachats par la BCEAO des billets de son émission se sont élevés à 162,1 milliards contre 106 milliards un an plus tôt. »6

3 – La libre transférabilité s’oppose de fait à la formation de l’épargne nationale et encourage le recourt à l’emprunt extérieur dont le remboursement contraint les populations à supporter des souffrances dont on veut faire l’économie.

  1. La centralisation des changes ou les comptes d’opérations

Les comptes d’opérations ont une origine nazie et ont un mécanisme de fonctionnement qui a des conséquences très lourdes sur les Africains.

Les inconvénients des comptes d’opérations sont essentiellement d’ordre financier, économique, social et politique. Le préjudice financier est énorme :

  1. Les Africains financent l’économie française à leur propre détriment.

  2. Le Trésor Public Français utilise les capitaux africains pour combler ses propres déficits.

  3. Le remplissage prioritaire des comptes d’opérations se fait contre le développement des Africains

  4. La France emprunte les capitaux africains détenus sous forme d’obligations

  5. Politique de rigueur budgétaire et l’austérité économique sans fin imposées aux 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA par la France

  6. La gestion des comptes d’opérations infantilise et déresponsabilise les Africains.

  7. La France spécule en bourse avec les capitaux des Africains

  8. La France utilise les intérêts des placements pour endetter les 15 PAYS AFRICAINS DE LA ZONE CFA.

  9. L’accaparement de l’or africain par la France :

La Banque de France a en dépôt plus de trois mille tonnes d’or dont l’essentiel est en provenance des anciennes colonies françaises. Car « la couverture du Franc CFA est assurée par l’ensemble des devises et de l’or centralisé par le pool commun à la zone franc ».7 Dans le cadre de cette couverture ou de la garantie du Franc Cfa, les Banques centrales des Africains déposent périodiquement une partie de leurs stocks d’or en France.

Ce sont là 4 principes qui fondent le système du pillage de l’Afrique par l’Etat français. Ce ne sont que quelques hommes, avec la complicité silencieuse de l’assemblée nationale, qui complotent au profit d’une minorité et au détriment d’une majorité africaine.

D’autres mécanismes encore sont répréhensibles. Il serait ici trop long de tous les énumérer. Néanmoins on pensera aussi à la confiscation des devises des travailleurs africains de la diaspora qui, à chaque fois qu’ils émettent un mandat de transfert vers un des 15 pays africains de la zone CFA (avec Western Union, Money Gram, etc), en réalité ces devises partent remplir les comptes d’opération à Paris. En échange les familles en Afrique se voient recevoir cette monnaie de singes qu’est le franc CFA – une monnaie sans aucune valeur internationale et donc incapable de participer à la construction du pays.

Tout aussi grave, lorsque les Etats (hors la France) émettent des fonds d’aide au développement des 15 pays africains de la zone CFA, là encore les devises offertes partent constituer les comptes d’opération de Paris.

Ces comptes d’opération participent à réduire le déficit économique de la France qui est en réalité subventionnée depuis des dizaines d’années par les économies africaines.

Le système monétaire du franc CFA est unique en son genre, en permettant la fuite des capitaux des sociétés multinationales vers la France ; en cela, il représente un paradis fiscale en toute impunité.

Face à la paupérisation par le Franc CFA, que faut-il faire ?

Les solutions

Au préalable, l’abolition sans condition ici et maintenant du franc CFA et de toute l’administration que l’Etat français mit en place et entretient encore à ce jour.

Ensuite la création de la monnaie unique africaine et la transformation locale des matières premières, telles sont les meilleures solutions pour vaincre efficacement en très peu de temps le sous-développement socio-économique de l’Afrique.

  1. La création de la Monnaie Unique Africaine (MUA)

A- Liquidation du franc cfa et la sortie du camp de concentration monétaire

La création de la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE doit libérer immédiatement du nazisme monétaire français les 15 pays Africains de la zone franc.

B-La garantie de la Monnaie Unique Africaine

La MONNAIE UNIQUE AFRICAINE doit être Garantie par la valeur synthétique de certaines matières premières minérales, minières, énergétiques et agricoles (comme le cacao par exemple) dont regorge l’Afrique. Les Africains pourront exiger d’être payés, de leurs échanges avec le reste du monde, dans leur propre monnaie commune qui prendra nécessairement de la valeur parce que sa demande sera plus forte que son offre.

C – Les Règles de conduite internes aux pays Africains utilisateurs de la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE

1- Le taux de transformation locale des matières premières à 100%

2- La nature et la composition des exportations africaines: des produits finis transformés sur le sol africain.

3- La garantie de la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE par la valeur synthétique des matières premières africaines

4- Le taux d’inflation inférieur à 6% (Au lieu de 3% en Europe)

5- L’encours de la dette extérieure : Dettes/PIB < 30%. (Contre 60% dans l’union européenne)

6- Le déficit public : Déficit public/ PIB < 1,5 % (contre 3% du PIB des pays membres de l’Union Européenne)

7- Le taux de pression fiscale : TPO < 20% contre 44,2% en France en 2006

8- La démocratie comme outil de gestion rationnelle des biens publics

D- La création de la Banque centrale africaine

Une seule et unique Banque Centrale Africaine (BCA) destinée à loger la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE doit être créée. Cette BCA mettra fin à la balkanisation monétaire et à l’atomisation ridicule des Banques Centrales Africaines. En effet, il y a 40 banques centrales africaines qui gèrent annuellement chacune en moyenne un PIB estimé à 27 milliards de dollars .Cela veut dire que si le modèle africain devrait être recopié par les pays ou régions, on aurait par exemple 488 monnaies et banques centrales différentes8 aux Etats-Unis où il n’y a qu’une seule. La même observation est valable pour la zone euro, le japon, la Chine , la Russie et l’Inde où l’on aurait respectivement 393, 161, 97, 36 et 34 monnaies et banque centrales différentes pour chacune de ces entités considérées dont le choix de l’unité monétaire doit inspirer favorablement l’Afrique.

  1. Constitutionaliser la transformation locale de toutes les matières premières africaines

La transformation locale des matières premières est la véritable solution aux différents sérieux problèmes socio-économiques du continent noir. Par exemple, si la République de côte d’Ivoire transforme en poudre toute sa production annuelle de café et de cacao, elle pourrait non seulement éteindre en moins d’un an toutes ses dettes, mais elle aurait également les moyens financiers consistants pour nourrir décemment toutes les populations de l’Afrique subsaharienne. Au lieu de cela, le pays continue actuellement de vouloir s’endetter auprès des institutions bancaires internationales pour construire routes et ponts.

Conclusion

La M.U.A doit être créée par l’Union Africaine en urgence pour libérer immédiatement du nazisme monétaire français les 15 pays Africains de la zone Franc.

La garantie de la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE peut être assise sur la valeur synthétique des matières premières stratégiques dont regorge le continent.

S’impose la constitutionnalisation de la transformation en Afrique de toutes les matières premières afin de permettre aux Africains de vaincre efficacement et très rapidement la pauvreté grâce à leur enrichissement dynamique des valeurs ajoutées générées par les produits finis fabriqués localement et vendus tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du continent noir.

Avec ces produits finis fabriqués en Afrique, s’accélérera le commerce afro-africain qui demeure la véritable solution au sous-développement du continent face au protectionnisme des pays du Nord.

Par la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE, se fera la redynamisation des blocs économiques africains exposés à la rude concurrence des économies du monde qui se régionalisent et se continentalisent

S’impose la création de solides sociétés d’Etat dont celles des industries alimentaires pour nourrir décemment la population africaine qui avoisine les deux milliards en 2050.

Il y a donc urgence à créer la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE pour mettre véritablement les Africains au travail, produire leur propre nourriture et acquérir la sécurité alimentaire.

L’Afrique doit se donner les moyens objectifs d’éliminer son nouveau partage par l’Europe et l’Asie.

Saisir les opportunités qu’offre la crise financière et économique mondialisée pour reconstruire l’Afrique.

La MONNAIE UNIQUE AFRICAINE sera aussi un gage de sécurité pour les peuples africains.

La MONNAIE UNIQUE AFRICAINE doit traduire à l’échelle internationale l’existence de l’Afrique comme le font le dollar, l’euro et le yen qui évoquent respectivement dans l’inconscient collectif les Etats-Unis d’Amérique, l’Europe et le japon.

L’assujettissement des pays A.C.P. à l’Europe par les Accords de Yaoundé et de Cotonou n’a pu réaliser la moindre petite parcelle de l’industrialisation des économies africaines promise dans le Traité de Rome de 1957. Seule la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE doit industrialiser le continent noir, en stimulant le génie inventif des africains !

La MONNAIE UNIQUE AFRICAINE doit contribuer à la formation rapide des ETATS-UNIS d’Afrique

Elle permettra aux Etats africains d’économiser les sommes importantes qu’ils utilisent pour soutenir individuellement leurs différentes monnaies nationales. Car celles -ci auront été remplacées par la nouvelle MONNAIE UNIQUE AFRICAINE.

Avec la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE, seront éliminés les risques de pertes de changes qui accompagnent les opérations de conversions des monnaies les unes dans les autres.

Seront éliminées sur le continent noir les dévaluations anarchiques des monnaies nationales grâce à l’usage de la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE

Monnaie de facturation et de règlement des opérations, la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE permettra la transparence des prix des produits et une meilleure information des consommateurs. Ceux-ci seront les grands bénéficiaires de la concurrence et de la compétition résultante, entre les entreprises implantées sur le sol africain. La MONNAIE UNIQUE AFRICAINE donnera ainsi un coup de fouet supplémentaire aux activités commerciales, au grand bonheur de l’emploi. Elle apparaîtra comme un facteur structurel de relance économique.

En définitive, la création de la MONNAIE UNIQUE AFRICAINE garantie par la valeur synthétique des matières premières stratégiques africaines et la constitutionnalisation de la transformation locale de toutes les matières premières du continent, telles sont les seules véritables solutions capables de vaincre efficacement en très peu de temps le sous-développement socio-économique de l’Afrique !

1 Article 7 de la Convention de Coopération Monétaire entre les Etats membres de la BEAC et la France, signée à Libreville (Gabon) le 13 mars 1973

2 L’Ambassadeur français BREGBER, ancien représentant permanent auprès des communautés Européennes, « Une affaire avant tout politique », dans Géopolitique n° 53 P. 82.

3 Ibid

4 Selon l’Article 11 de la Convention de coopération monétaire entre les Etats membres de la BEAC et la France Le même principe s’énonce dans l’article 2 de l’Accord de coopération entre la France et les membres de l’U.M.O.A. de la manière suivante : « Les transactions entre le franc français et la monnaie de l’union s’effectueront à un cours fixé sur la base de la parité en vigueur ».

L’accord de coopération monétaire entre la France et la République fédérale islamique des Comores est basé sur les mêmes quatre principes régissant la coopération financière franco-africaine.

5 Selon l’article 4 alinéa 3 du traité constituant l’U.M.O.A., les Etats signataires s’engagent à respecter « la libre circulation des signes monétaires et la liberté des transferts entre les Etats de l’Union. ». L’article 6 de l’Accord de coopération franco-ouest africain précise que « la réglementation uniforme des relations financières extérieures des Etats de l’Union… sera maintenue en harmonie avec celle de la République Française.

« Cette harmonisation assurera, en particulier, la liberté des relations financières entre la France et les Etats de l’Union

6 BCEAO, Direction centrale des Etudes et de la Prévision, 17 Août 1993. Pour la seule Côte d’Ivoire, dans la même période, les rachats des billets F CFA s’estimaient à « 48,6 milliards contre 30,6 milliards », un an plus tôt. (Ibid)

7 Bulletin de la BCEAC, n° 7 août-sept 1966 P. 488

8 13.162 de PIB/27 de PIB=488 Banques centrales théoriques

2.5.2014

Le MOSEMA dénonce le franc CFA au Cameroun

Filed under: FRANC-CFA,Résistance africaine,Uncategorized — jean gui @ 19:55

Le MOSEMA, MOuvement pour la Souveraineté Economique et Monétaire d’Afrique, continue son travail d’éveil des consciences. Cette fois-ci c’est au Cameroun où le MOSEMA s’installe. Les conférences publiques ont  rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les villes camerounaises de Douala, Yaoundé et Dschang, durant le mois d’Avril 2014.

La télévision camerounaise n’a pas manqué l’occasion d’interviewer un des membres fondateurs du MOSEMA: le professeur Nicolas Agohou qui continue d’apporter la preuve que la pauvreté en Afrique n’est pas une fatalité mais au contraire la conséquence d’un système qu’il faut dénoncer.

22.12.2013

La France, l’Afrique et le franc CFA par Nicolas Agbohou (passé sur la Libre Antenne Méta Vox)

Filed under: FRANC-CFA — kel @ 18:52

Nicolas Agbohou Docteur en économie et professeur à la Sorbonne auteur de l’ouvrage le franc CFA et l’euro contre l’Afrique nous démontre comment et pourquoi le franc CFA est une monnaie nocive pour les pays qui l’utilisent.

Le système du franc CFA est directement hérité des mesures que la France a du subir d’un point de vue monétaire de la part de l’Allemagne pendant l’occupation.


La France est-elle en train de nazifier l... par metatvofficiel


La France est-elle en train de nazifier l... par metatvofficiel

Le franc CFA est un outil de domination colonial au service des intérêts de l’Empire français.

17.11.2013

Prochainement : O. Enogo s’intéresse au Franc CFA dans African Chronicles

Filed under: FRANC-CFA — kel @ 13:17

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A retrouver sur :

http://www.voxafrica.com/vod/videos/?v=0_vvnowgfk

6.5.2013

Jacques Attali admet que les pays de la zone franc sont toujours des colonies économiques de la France

Filed under: FRANC-CFA — kel @ 14:27

 

« L’Histoire le montre. Aucune zone monétaire ne survit sans gouvernement fédéral. Le seul exemple dans l’histoire d’une zone qui survit sans gouvernement fédéral, c’est la zone franc. Mais c’est un cas très particulier. La France contrôle assez profondément l’économie des pays qui en sont membres ».

9.1.2013

*** RAPPEL *** Livre à la vente : « Le franc CFA et l’Euro contre l’Afrique » du Pr Nicolas Agbohou…pour tout connaître des mécanismes de cette monnaie qui n’appartient pas aux Africains!

Filed under: FRANC-CFA,Livres à la vente — kel @ 10:43

couverture.jpg

 Vous pouvez commandez le livre du Professeur N.Agbohou sur :

http://www.amazon.fr/gp/offer-listing/B00AHI23D2/ref=dp_olp_new?ie=UTF8&condition=new

*** Faites tourner faites circuler l’information ! ***

Pour Jean ZIEGLER,
écrivain et Professeur à l’Université de Genève en Suisse :

 » Nicolas AGBOHOU a écrit un livre de révolte, intelligent et puissant. Livre d’économiste d’abord. En homme de science, érudit et précis. L’auteur démontre le mécanisme de la répression monétaire des anciennes colonies de la France. Le maintien du Franc CFA, en d’autres termes : la camisole de force des pays africains enserrés dans la zone franc, est pour lui la première cause de la persistante misère, de l’humiliation permanente, du sous-développement devenu réalité minérale des pays d’Afrique francophone…

Nicolas AGBOHOU défend sa thèse avec un langage vif, tranché et une foule d’arguments logiques et d’énoncés pertinents. Il est le contraire de ces scientifiques désincarnés et mornes qui, usant de leur érudition, énoncent des évidences, puis éteignent la lumière et sortent du champ de bataille. AGBOHOU est Africain, passionnément. C’est un patriote continental. Un homme en révolte. Bref : un intellectuel engagé au service des luttes populaires et des lumières à venir. »

 

 La globalisation des marchés financiers, pour Pr. Agbohou, est un fait. Rien ne sert de nier l’esclavage contemporain de l’Afrique. Les oligarchies politiques, raciales, religieuses commerciales, financières et bancaires règnent sur le monde. Elles ont fait un monde à leur image et tant pis pour les victimes. L’oligarchie dispose du destin de la multitude. La masse anonyme des victimes subit, impuissante, sa propre agonie. Rien ne justifie l’inégalité vécue des êtres, sinon la brutale imbécillité d’une stratification sociale préexistant à leur naissance, sinon les idéologies discriminatoires, sinon les privilèges défendus avec violence.

AGBOHOU appelle donc à la renaissance, à la revitalisation des mé moires, à l’insurrection des consciences. Quelles humiliations ne subissent-ils pas, les Africaines et Africains de cette fin de millénaire ! Le beau livre d’AGBOHOU en appelle au règne de la souveraineté populaire, de la loi, du rétablissement de l’homme dans son incompressible dignité de sujet unique de l’histoire. Ce livre est nécessaire. Il faut le diffuser largement et le lire avec attention.

M. AGBOHOU Nicolas, natif du village de Todiognoa dans la région de Gagnoa (Côte d’Ivoire) est titulaire de la Maîtrise d’Economie appliquée, du D.E.S.s. de Gestion de Paris l Sorponne et du Doctorat en Science Politique. Précédemment professeur de gestion à l’Institut National Polytechnique de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), M. AGBOHOU est actuellement professeur associé à l’Institut Cheikh Anta DIOP de l’Université du Gabon. Il enseigne les Sciences et Techniques économiques en France.

> Selon Grégoire BIYOGO,
écrivain, Professeur à l’Université de Créteil (France)
et Directeur de l’Institut Cheikh Anta DIOP de Libreville (Gabon) :

 » L’ouvrage de Nicolas AGBOHOU, le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique, est une contribution importante du point de vue des sciences économiques et politiques et des recherches actuelles sur le filiationnisme égypto-nubien et l’Afrique Noire.

La thèse centrale ici est que les institutions et les règles de fonctionnement de la zone franc comme la monnaie unique européenne qui naît —l’Euro- ne profitent pas à l’Afrique. Mais qu’elles comportent des contraintes énormes, dont la finalité est de maintenir le continent africain dans la dépendance économique et politique. Sans doute cette thèse avait-elle été soutenue naguère par des éminents économistes d’Afrique. Cependant, jamais elle n’avait été aussi clairement et aussi complètement développée, non sans du reste fournir une série d’analyses et de matériaux techniques, enrichis par des tableaux dont les chiffres confirment les thèses de l’économiste… Celles-ci vont certainement entraîner des révisions déchirantes et des reniements nécessaires. Un ouvrage courageux, lucide et tonique ! « 

 

27.11.2012

Lettre ouverte aux chefs d’Etats et de gouvernements français et Africains des deux zones Franc CFA (UEMOA et CEMAC) et des Iles Comores sur ce que Vous cachez à travers l’annonce de la mise en vigueur d’un nouveau billet de cinq cent Franc CFA (par Lawal ABDOULAYE) – fichier PDF

Excellences, Messieurs les Chefs d’États et de Gouvernements,
C’est avec stupéfaction que nous avions appris le lancement officiel du nouveau billet
de 500 francs CFA qui sera mis en circulation dès le 30 novembre 2012, en remplacement de la
pièce. En effet, la mise en vigueur d’un nouveau billet de cinq cent Franc2, ou du moins
l’annonce de «son cour légal», n’a pour simple but que de divertir les peuples Africains des
zones Franc CFA et des Comores, et les maintenir dans l’esclavage et le crime économique. Ce
chef d’oeuvre vient directement de la France qui parachute l’initiative aux chefs d’États et des
gouvernements Africains qui n’ont aucun droit au chapitre que celui de consacrer l’obédience
de l’avis conforme.
Pour faire économie de la justification de nos allégations pourtant justifiées, et
juridiquement bien tenantes, je vous renvoi à une publication que Nous avions faite au mois
de juillet2012, sur le site du panafricain de hebdomadaire, en ligne, pamabazuka.org N°249,
Elle est intitulé «: ZONES FRANC CFA : DÉPENDANCES, SOUMISSIONS ET
EXPLOITATIONS LIÉES À UNE MONNAIE COLONIALE». Vous verrez excellences, que
de tous les attributs rattachés à un véritable droit de propriété sans équivoque, vous serez
persuadés, que, Nous, les supposés propriétaire de la monaie Franc CFA, n’avons par ironie
du sort, que  »l’usage » seulement.
Ce n’est pas une surprise pour nous de voir et constater, que c’est votre homologue, le
président Sénégalais SEM Macky SALL, qui a succédé in extremis à Maitre Abdoulaye
Wade, qui a présenté le nouveau moyen de paiement à Dakar où se trouve le siège de la
BECEAO3. Nous n’avions pas oublié d’avoir bien noté que c’est encore lui, qui représentait
pour l’occasion, le président en exercice de « la conférence des chefs d’État et de
gouvernement » de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest (UEMOA), votre
homologue, le Président Togolais, Faure GNASSIMGBE, qui, nous a offert une très bonne
réaffirmation de notre statut collectifs d’éternels exploités et assujettis confirmés ce 31
Octobre 20124,à 20Heures 30 minutes. Discours qui fut repris et transmis en différé sur toutes
les télévisions nationales des Etats membres de l’UEMOA , et de la CEMAC, au grand plaisir
de François HOLANDE, qui s’est sans nul doute réjouit de cette réaffirmation de servitude
confirmée de façon solennel ou du moins, officielle.

Lire la suite : Que cache la mise en vigueur d-un nouveau billet de cinq cent Franc.

6.6.2012

« Le Franc des Colonies Françaises d’Afrique (FCFA) est une propriété à part entière de la France.  » Nicolas Agbohou

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20.1.2012

Lettre de réforme aux Chefs d’Etat des quinze (15) pays membres de la Zone franc

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 Lettre aux 15 Chefs d-Etat Africains

Objet : Dénonciation des accords de coopération monétaire avec la France,

       un pré-requis pour la création de la Banque Centrale Africaine.

 

 

Leurs Excellences, Messieurs Thomas Yayi Boni, Président de la République du Bénin, Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso, Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, Manuel Sherifo Nhamadjo, Président de la République de Guinée-Bissau,  Dioncounda Traoré, Président de la République du Mali, Mahamadou Issoufou, Président de la République du Niger, Macky Sall, Président de la République du Sénégal, Faure Gnassingbé, Président de la République du Togo, Paul Biya, Président de la République du Cameroun, François Bozizé, Président de la République Centrafricaine, Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, Ali Bongo Ondimba, Président de la République du Gabon, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République de Guinée Equatoriale, Idriss Déby Itno, Président de la République du Tchad, Ikililou Dhoinine, Président de la République Fédérale Islamique des Comores.

 

La Banque d’Afrique Occidentale (BAO) a été créée le 29 juin 1901 pour poursuivre les activités de la Banque du Sénégal (créée le 21 décembre 1853) qui était chargée par la France d’émettre le franc en Afrique Occidentale Française. A la suite de l’extension le 2 décembre 1920 du privilège d’émission de la BAO en Afrique Equatoriale Française, les comptes d’opérations du trésor français ont vue le jour essentiellement pour structurer les quatre (4) principes fonctionnels de la Zone franc qui restent à ce jour en vigueur : (i) la parité fixe, (ii) la convertibilité illimitée, (iii) la libre transférabilité  et (iv) la centralisation des réserves de change à Paris. Pour asseoir ce dispositif français de contrôle et de maîtrise de sa souveraineté monétaire dans ses colonies, la France a créé le 9 septembre 1939 la Zone Franc. Par la suite, le franc des colonies françaises d’Afrique (Franc CFA) a été créé par la France le 26 décembre 1945. S’il y a un événement à célébrer par la France, c’est soit les 73 ans de la Zone franc soit alors les 67 ans du franc CFA.

 

Nous les peuples et dirigeants des quinze (15) pays d’Afrique, avons pour la plupart échoué à négocier et arracher notre indépendance monétaire pendant la fin des années 50 et le début des années 60. Les accords de coopération monétaire avec la France aussi bien des années 60 que des années 70 ont maintenu dans le fond, la dépendance monétaire de nos pays. Au regard notamment du succès  monétaire remarquable de trois (3) pays africains de référence qui sont sortis de la Zone franc pendant la même période, le Maroc le 2 mars 1956, la Tunisie le 20 mars 1956 et l’Algérie le 5 juillet 1962, il nous semble véritablement absurde de prétendre célébrer en 2012 nos échecs c’est-à-dire le maintien à ce jour de la dépendance  monétaire. C’est dans ce contexte de célébration des anniversairesparadoxaux que la présente lettre de réforme vous est adressée. Elle porte sur trois (3) principaux points : (i) le fond de ces célébrations impulsées et manipulées par la France participe d’une action structurée d’intelligence économique de ce pays qui nous semble contraire à l’accélération de l’intégration africaine ; (ii) les performances monétaires des pays de la Zone franc sont largement médiocres par rapport aux performances moyennes africaines et (iii) la création de la Banque Centrale Africaine ne peut s’accommoder de l’ingérence monétaire française.

 

1. L’action structurée d’intelligence économique de la France pour justifier la consolidation de

    la Zone franc nous semble non pertinente et contraire à l’intégration africaine.

 

Stratégiquement, la conception, la structuration et le calibrage des célébrations de 40 ans des accords de coopération monétaire le 5 octobre 2012 à Paris en France (siège de la Zone franc), de 50 ans de la BCEAO  le 5 novembre à Dakar au Sénégal et de 40 ans de la BEAC le 23 novembre à Malabo en Guinée Equatoriale, ont été faits en s’appuyant méthodiquement sur un rapport d’étude prétendument indépendant, réalisé par la FERDI, une officine d’intelligence économique de l’Etat Français.    

La Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi) qui a pour président d’honneur M. Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République Française, a publié le 19 septembre 2012 un rapport de 430 pages intitulé « Evaluation des gains attendus de l’intégration économique régionale dans les pays africains de la Zone franc » accessible en ligne (http://www.ferdi.fr/uploads/sfCmsContent/html/135/Rapport_ZF_4oct_IMP.pdf) dont la conclusion est que  « Le potentiel de croissance supplémentaire est estimé à au moins 2 % de PIB par an et par habitant. ». Cette conclusion sur mesure justifierait ainsi l’urgence d’un renforcement de l’intégration économique régionale entre les pays de la Zone franc, d’où la stratégie de consolidation ou d’approfondissement adoptée et scandée à tout prix par les autorités françaises.

 

Dans cette optique, il n’y a pour nous aucune surprise à la déclaration suivante du Président de la République Française, M. François Hollande à Dakar au Sénégal le 12 octobre 2012 : « La solidarité, c’est, aussi, la consolidation de la zone franc. Vous êtes attachés à cette zone de stabilité monétaire. Vous savez ce que vous lui devez, c’est-à-dire d’avoir été capables de créer, vous aussi, une union de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, qui a permis une intégration et une stabilité. Mais, en même temps, est-ce que nous ne pourrions pas réfléchir ensemble, pays de la zone franc et la France, à assurer de manière plus active la gestion des réserves, des monnaies, de façon à ce que nous puissions les utiliser pour la croissance et pour l’emploi ? » (source : www.elysee.fr).

 

Nous devons noter que le commerce intra-européen est supérieur à 60% du commerce extérieur de l’Union Européenne. Le commerce intra-asiatique est à plus de 50% alors que celui entre les Etats d’Amérique est à plus de 30%. Par contre, le commerce intra-africain est seulement de 12%. En conséquence, le développement du commerce intra-africain offre indiscutablement un plus important potentiel de croissance économique pour nos pays. La stratégie d’intégration économique africaine a été définie par le traité d’Abuja signé en 1991 segmentant le continent en cinq (5) communautés régionales : l’Afrique du nord, l’Afrique de l’ouest, Afrique australe, l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale. La Zone franc est transversale à trois (3) communautés régionales. La République française, de par sa stratégie du maintien à tout prix de son ingérence monétaire en Afrique crée une obstruction très néfaste et fortement limitative au succès de la stratégie de l’Union Africaine.

 

Les enseignements de la crise européenne et l’irréversible déclin structurel constaté et prévisible de la France et de l’Europe dans les structures de la production mondiale et des échanges mondiaux justifient amplement une réorientation stratégique de la coopération internationale panafricaine en matière monétaire, financière et économique. Le déplacement ou le basculement du centre de gravité de l’économie mondiale de l’occident vers l’orient commande que l’Afrique fasse un reformatage radical de ses instruments de coopération. Depuis les années 2009 et 2010, cinq (5) indicateurs de prise de contrôle par la République Populaire de Chine du leadership économique mondial sont à prendre en compte par l’Afrique de toute urgence : (i) la Chine est devenue depuis 2010 la deuxième économie mondiale dernière les Etats-Unis (14.660 milliards de dollars US de PIB en 2010) avec un PIB de 5 880 milliards de dollars US détrônant ainsi le Japon (5 475 milliards de dollars US en 2010) qui occupait ce rang depuis 1968 ; (ii) depuis 2009, la Chine est devenue le premier exportateur mondial avec 1 202 milliards de dollars US d’exportations reléguant l’Allemagne au second rang avec 1 121 milliards de dollars US ; (iii) depuis 2009, la Chine est devenue le premier marché automobile mondial avec 13,6 millions de véhicules vendus dans le pays reléguant les Etats-Unis au second rang avec 10,4 millions de voitures vendues ; (iv) depuis 2010, la Chine est le premier producteur de diplômés avec 23 millions de diplômés contre 17,7 millions pour les Etats-Unis et (v) depuis 2010, la Chine est le premier consommateur mondial d’énergie avec 2.432,2 millions de TEP (Tonnes Equivalent Pétrole) soit 20,3% de la consommation mondiale (12.002,4 millions de TEP), reléguant les USA au second rang. Dans ce contexte de fortes transformations structurelles, les accords de coopération monétaire entre la France et quinze (15) pays africains apparaissent dénués de toute pertinence économique tout comme le sont les accords de partenariat économique que l’Union Européenne veut imposer à l’Afrique.     

 

2. Les performances monétaires de la Zone franc sont largement médiocres par rapport

    aux performances moyennes africaines.

 

Dans son discours prononcé à la réunion des ministres de la Zone franc le 5 octobre 2012 à Paris (accessible en ligne), M. Pierre Moscovici, ministre français de l’économie et des finances dit ceci : « De nombreux économistes ont démontré que la protection que notre coopération monétaire apporte a été un facteur décisif de stabilité, de faible inflation et de croissance. Nous pouvons nous en féliciter et célébrer, aujourd’hui, sans tabous ni langue de bois, notre longue histoire. Et le plus beau témoignage de cet esprit, je sais que c’est le Président OUATTARA qui l’exprimera, lui qui nous fera le très grand honneur de nous rejoindre cet après-midi et qui incarne mieux que quiconque le lien entre notre passé et notre avenir – et d’abord celui de son pays, la Côte d’Ivoire » (http://proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/13267.pdf).

 

Cette propagande économique de mauvais goût pour les peuples d’Afrique a été prolongée le même jour par le gouverneur de la Banque de France, M. Christian Noyer lors de son discours de clôture du colloque organisé à Paris sur le thème « Regards croisés sur 40 ans de la Zone Franc », en ces termes au sujet du système de la Zone franc: « 1) C’est un système efficace au regard de son objectif : garantir la stabilité des prix. (…) 2) C’est aussi un système extraordinairement robuste, qui est le système de changes fixes le plus ancien du monde. (…) 3) Enfin, le système de la Zone franc est un système résolument moderne. Si certains ont pu juger ou plutôt « préjuger » qu’il s’agissait d’une relique coloniale, il m’apparaît bien au contraire comme le précurseur des dispositifs de pare feux régionaux que nous cherchons aujourd’hui précisément à promouvoir, notamment en zone euro. » (http://www.economie.gouv.fr/files/discours-gouverneur-noyer-colloque-2012.pdf).

 

Le Chef d’Etat africain qui a été enrôlé pour cautionner officiellement cette autoglorification du gouvernement français face aux peuples africains est M. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire. Dans son discours prononcé à Paris le 5 octobre 2012, il a en l’occurrence dit ceci : « Quarante ans après leur signature, nous pouvons affirmer que les accords de coopération ont atteint leurs objectifs. Ils ont, en effet, offert un cadre de stabilité macroéconomique aux pays africains membres de la Zone franc et ils ont constitué un atout indéniable pour la consolidation des acquis du développement. (…) C’est dire que les choix effectués par les pères fondateurs de la zone franc ont pleinement tenus leurs promesses et demeurent, aujourd’hui encore, parfaitement adaptés. (…) Les indicateurs de performance traduisent une bonne tenue des économies de notre Zone. Cependant, la majorité des pays est confrontée à une pauvreté galopante et à une insuffisance d’infrastructures socioéconomiques de qualité. Cette situation est aggravée par l’impact de la hausse des prix internationaux des denrées alimentaires et énergétiques. » (http://www.presidence.ci/telechargement/107).

 

Au lieu de s’appesantir  sur des contre-déclarations de contestation de cette propagande française, vérifions tout simplement les performances de développement monétaire et financier de la Zone franc en comparaison à celles de l’Afrique subsaharienne. Utilisons à cet effet les statistiques vérifiables publiées par le Fonds Monétaire International (FMI) en 2012. Quatre (4) indicateurs sont retenus pour la période 2004 à 2011 : (i) la masse monétaire en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) ; (ii) le crédit au secteur privé en pourcentage du PIB ; (iii) le taux d’inflation en termes de prix à la consommation et (iv) les réserves internationales en mois d’importations des biens et services.

 

(i) Masse monétaire en pourcentage du PIB. La masse monétaire est un indicateur du volume des signes monétaires mis à la disposition de l’économie. Ce volume doit répondre à la demande des agents économique et de la société toute entière. Comme le retrace le tableau ci-après, cet indicateur de développement monétaire se situe à une moyenne de  44% du PIB en Afrique subsaharienne de 2004 à 2011 et de 76,7% du PIB en Afrique du Sud, l’économie de référence en Afrique. Par contre, la Zone franc réalise une mauvaise performance avec une masse monétaire représentant seulement une moyenne de 23,6% du PIB pour la même période soit un décalage défavorable de 20,4% du PIB par rapport à la moyenne de l’Afrique subsaharienne et de 53,2% du PIB par rapport à l’Afrique du Sud. Ce constat d’enclavement ou de fracture monétaire de la Zone franc est d’une profondeur indiscutable, conséquence directement proportionnelle à l’extraversion et à la dépendance des trois (3) banques centrales (BCEAO, BEAC et Banque Centrale des Comores).

(ii) Crédit au secteur privé en pourcentage du PIB. Le bon financement de l’économie est largement dépendant de la disponibilité et l’accessibilité du crédit. L’accès au crédit à des conditions compétitives par l’ensemble des agents économiques est un facteur déterminant pour la croissance, le progrès économique et social. En Afrique subsaharienne, le crédit au secteur privé représente une moyenne de 36,5% du PIB de 2004 à 2011. En Afrique du Sud, le crédit au secteur privé a atteint une moyenne de 78,9% pour la même période. Mais en Zone franc, le crédit au secteur privé ne représente qu’une moyenne de 12,7% du PIB de 2004 à 2011 soit un écart défavorable de 23,8% du PIB par rapport à la moyenne de l’Afrique subsaharienne et de 66,1% du PIB par rapport à l’Afrique du Sud (voir tableau ci-après). C’est une contreperformance indiscutable et totalement inacceptable. En fait, c’est une situation de crise violente et structurelle du crédit qui prévaut induisant une répression financière sévère qui ne pourrait être concevable qu’en période coloniale.    

 

 

Sources : (i) FMI, Perspectives économiques régionales: Afrique subsaharienne, octobre 2012 et

               (ii) FMI, Regional Economic Outlook, Middle East and North Africa, April 2012

 

(iii) Taux d’inflation en termes de prix à la consommation. Le taux d’inflation indique le niveau de stabilité monétaire qui prévaut avec un impact sur le pouvoir d’achat de la monnaie. A cet égard, même si la performance de la Zone franc (un taux d’inflation moyen de 3,2% de 2004 à 2011) apparaît meilleure que la moyenne de l’Afrique subsaharienne (taux d’inflation moyen de 8,8% de 2004 à 2011), la performance distinctive du Maroc est plus instructive (taux d’inflation moyen de 1,7%). Le Maroc est sorti de la Zone franc lors de son indépendance le 2 mars 1956. Le dirham marocain (MAD) est la monnaie officielle du Maroc depuis 1958 en remplacement du franc marocain. Le fait qu’un ancien pays africain membre de la Zone franc réalise des performances meilleures en matière d’inflation nous indique finalement que la meilleure référence à suivre se trouve en Afrique.       

 

(iv) Réserves internationales en mois d’importations des biens et services. Les performances en termes de liquidé internationale ou de niveau de réserves de change sont quasiment les mêmes aussi bien en Zone franc (en moyenne 4,3 mois d’importations de 2004 à 2011) qu’en Afrique subsaharienne (en moyenne 4,7 mois d’importations). Là où le bas-blesse c’est  au niveau du management de ces réserves de change. Pendant que les quarante (40) autres banques centrales africaines gèrent de manière libre et optimale les réserves de change de leurs pays, les trois (3) banques centrales de la Zone franc se voient imposer des réserves obligatoires sans réelle contrepartie.  La prétendue garantie offerte par la France n’étant qu’une technique financière illusoire permettant d’obtenir des quinze (15) pays africains, comme en période coloniale, un financement concessionnel du budget de l’Etat français. Au 31 juillet 2012 (sources : www.bceao.int et www.beac.int), la BEAC et la BCEAO détenaient 15 013 milliards de FCFA (30 milliards de $US) de réserves de change et 8 830 milliards de FCFA (17,7 milliards de $US) étaient déposés auprès du trésor français et rémunérés au taux de prêt marginal de la Banque Centrale Européenne soit 1,5% l’an !!!     

 

 

3.  La création de la Banque Centrale Africaine ne peut s’accommoder de l’ingérence

     monétaire française.        

 

La stratégie d’intégration économique et monétaire de l’Afrique est pilotée par l’Union Africaine en s’appuyant sur cinq (5) communautés économiques régionales. Cette stratégie est adossée sur l’exigence pressante de la mise en place réussie d’une infrastructure monétaire et financière critique, articulée autour de  cinq (5) institutions continentales prioritaires et vitales. La Banque Africaine de Développement (BAD) ayant son siège à Abidjan en Côte d’Ivoire et la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) dont le siège est au Caire en Egypte sont déjà opérationnelles. La Banque Africaine d’Investissement ayant son siège à Tripoli en Libye, le Fonds Monétaire Africain ayant son siège à Yaoundé au Cameroun et la Banque Centrale Africaine ayant son siège à Abuja au Nigéria sont à créer et à mettre en service dans les meilleurs délais possibles conformément à l’article 19 de l’acte constitutif de l’Union Africaine adopté à Lomé au Togo le 11 juillet 2000.

 

En ce moment même, le projet de création de la Banque Centrale Africaine est sur la table de la Commission de l’Union Afrique et de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA) qui compte quarante (40) banques centrales membres dont celles de la Zone franc (la BCEAO, la BEAC et la Banque Centrale des Comores). La stratégie de la France qui vise à préserver le plus longtemps possible son ingérence monétaire et son contrôle du système de la Zone franc s’oppose organiquement et fonctionnellement à l’intégration monétaire africaine et va activement contre la réalisation dans les meilleurs délais du projet de création de la Banque Centrale Africaine.

 

Nous tenons à vous faire noter que le modèle monétaire (système, principes et mécanismes) de la Zone franc de par ses mécanismes opérationnels induit une ingérence de la France qui met en mal la souveraineté monétaire de quinze (15) pays membres de l’Union Africaine et constitue par définition une limitation ou un blocage structurel pour la mise en place de la Banque Centrale Africaine. Ce modèle monétaire induit non seulement une ingérence indue de la France mais aussi et surtout une répression financière violente et un abus d’exploitation de nos réserves de change au profit des finances publiques françaises. Ce modèle d’aide monétaire liée porte indiscutablement atteinte aux doits économiques, sociaux et culturels (particulièrement les droits d’accès au crédit et à la monnaie) de 140 millions d’africains et est précisément contraire aux dispositions de article 22 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule que : « Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la Sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays ».

 

Pour mettre fin à l’ingérence monétaire indue et illicite de la France dans nos trois (3) banques centrales et créer ainsi les conditions favorables à la réussite du projet de création de la Banque Centrale Africaine, nous vous recommandons au nom des peuples d’Afrique en quête de liberté et de progrès, de dénoncer sans délais les accords de coopération monétaire avec la République française. Nous tenons copie de cette lettre de réforme pour compétence à M. Thomas Yayi Boni, Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, à Mme  Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine et à M. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie, Président de l’Association des Banques Centrales d’Afrique (ABCA).

 

Veuillez agréer, Leurs Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat, l’assurance de notre parfaite considération.

 

Babissakana, PMP

Ingénieur Financier

Project Management Professional (PMPÒ)

Chairman & CEO, Prescriptor®

Yaoundé, le 30 novembre 2012

République du Cameroun

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