Survivants13 (ancien "Survie 13 françafrique bas les masques")

30.5.2013

La CPI AU BANC DES ACCUSES

Selon le Journaliste Panafricain MAMBO ABBE, la réaction du Président l’UA au sujet de l’impartialité fragrante de la CPI, aurait pour origine l’injustice faite au Président Ivoirien Laurent Gbagbo. Cette déclaration risque en outre de jouer en faveur de la défense au cours du Procès.



JT du 29 MAI 2013 : UA contre la CPI

Le Premier ministre éthiopien : La CPI mène une sorte de chasse raciale envers les Africains

CPI / Affaire Laurent Gbagbo : Le Premier ministre éthiopien fait une déclaration qui influera sur le verdict

La Cour pénale internationale (CPI) mène une sorte de chasse raciale en ne poursuivant que des Africains, a affirmé lundi le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, après la clôture du sommet des chefs d’Etat de l’organisation à Addis Abeba.

Lors de la création de la CPI, l’objectif était d’éviter toute sorte d’impunité, mais désormais le processus a dégénéré en une sorte de chasse raciale, a-t-il déclaré, à l’issue d’un sommet qui a réclamé le transfert à la justice kényane des poursuites engagées par la CPI contre les président et vice-président kényans, pour crimes contre l’humanité.

Les dirigeants africains ne comprennent pas les poursuites contre ces présidents (les deux chefs de l’exécutif kényan), je pense donc que la CPI doit bien voir qu’elle ne devrait pas pourchasser des Africains, a-t-il poursuivi devant la presse.

Uhuru Kenyatta et William Ruto, élus respectivement en mars président et vice-président du Kenya, sont poursuivis par la CPI pour leur rôle présumé dans l’organisation des terribles violences ayant suivi le scrutin présidentiel de décembre 2007 au Kenya.

Ces violences s’étaient rapidement muées en affrontements entre communautés, accompagnés de meurtres brutaux, viols et mutilations, faisant plus de 1.000 morts et des centaines de milliers de déplacés en quelques semaines.

Le procès d’Uhuru Kenyatta doit commencer le 9 juillet à La Haye, siège de la CPI. Celui de William Ruto aurait dû débuter ce mardi, mais a été reporté sine die début mai.

99% des inculpés de la CPI sont Africains, cela montre donc que quelque chose est biaisé au sein du système de la CPI et nous contestons cela, a poursuivi le Premier ministre éthiopien.

Depuis sa création, la CPI a en fait inculpé une trentaine de personnes, tous des Africains, pour des crimes survenus dans huit pays d’Afrique (République démocratique du Congo, Centrafrique, Ouganda, Soudan (Darfour), Kenya, Libye, Côte d’Ivoire, Mali).

Mais les enquêtes ouvertes en RDC, Centrafrique, Mali et Ouganda l’ont été à la demande des Etats concernés, parties au Statut de Rome, fondateur de la CPI. Les affaires concernant le Darfour et la Libye – non signataires – l’ont été à la demande du Conseil de sécurité de l’ONU, tandis que le procureur de la CPI s’est auto-saisi sur les dossiers kényan et ivoirien.

La CPI avait autorisé en 2010 le procureur à engager des poursuites en raison de l’inaction des autorités kényanes en vue d’établir les principales responsabilités dans les violences post-électorales de fin 2007-début 2008.

Plusieurs chefs d’Etat africains ont récemment accusé la CPI de cibler exclusivement des Africains.

CPI /UN AVOCAT ATTAQUE:  » LA CPI N’A RIEN DE SERIEUX ET DE SOLIDE CONTRE GBAGBO … »

La situation politique en Côte d’Ivoire, deux ans après la déportation du président Laurent GBAGBO à la Haye, continue de faire débat. Passé en effet, l’euphorie des premiers moments de colère savamment orchestrés par la France de Sarkozy, instrumentalisant un simple et banal contentieux postélectoral pour diaboliser un camps aux yeux de toute la communauté internationale, les observateurs avertis de la crise politique ivoirienne ne veulent plus se taire. A l’évidence, l’escroquerie morale opérée en Côte d’Ivoire en avril 2011 ne fait plus recette.

« Côte d’Ivoire : 10 ans d’erreurs françaises ! » Voilà l’important thème qui a réuni autour de Jean-Luc Pujo, animateur de la rencontre, Charles ONANA, journaliste d’investigation, auteur du livre : « Côte d’Ivoire le coup d’Etat », maître Jean Balan, avocat des victimes françaises des douloureux événements de 2004 à Bouaké, Abel NAKI, responsable du mouvement CRI-PANAFRICAIN, et Mme Mireille SAKI, auteur de:  » La charte de l’impérialisme, une charte de la servitude « . Quatre invités importants donc ce samedi 25 mai 2013, dans la salle Loungue du Café le FALSTAFF, sis place de la Bastille à Paris, pour un 24ème café littéraire hyper-républicain.

Ouvrant la série des interventions, le journaliste d’investigation Charles ONANA, a démontré avec beaucoup de dynamisme, les causes profondes de la haine des dirigeants politiques français envers Laurent GBAGBO, l’opposant historique arrivé au pouvoir alors que personne ne l’attendait à ce rendez-vous.

Pour lui, Laurent GBAGBO qui s’est positionné comme l’alternative politique à la fin du règne de Félix Houphouët Boigny, englué dans un système opaque de monopartisme et monolithique avec la France, tenait avant tout à imprimer sa marque sur son pays après toutes ces années de règne sans partage du PDCI, le parti de feu Houphouët Boigny.

L’hostilité des dirigeants français à l’égard de Laurent GBAGBO est donc née du fait que fiévreux à l’idée de perdre les privilèges de la relation de proximité qu’ils vivaient avec Houphouët Boigny au lendemain du changement politique en Côte d’Ivoire, Ils ne voyaient pas d’un bon œil en effet, l’arrivée d’un dirigeant politique atypique qui réclamait la réécriture des principaux contrats économiques avec le colonisateur.

Et comme pour son malheur Laurent GBAGBO n’appartenait à « aucun réseau parisien », CHIRAC et plus tard SARKOZY ont refusé de laisser en place un dirigeant politique que personne ne cernait. Le journaliste Charles ONANA fera dès lors l’inventaire de la longue liste des artifices et autres prétextes fallacieux utilisés par la France: tentatives de coups d’état, rébellion, affaire Kieffer, bombardement militaire de Bouaké en 2004, pour renverser après 10 années d’harcèlement, Laurent GBAGBO le 11 avril 2011 à la suite du contentieux postélectoral qui l’a opposé à Ouattara Alassane.

LE CARNET DE ROUTE DE L’ARMEE FRANÇAISE…RENVERSER GBAGBO.

A la suite de Charles ONANA, maître Jean Balan, avocat des victimes françaises des douloureux événements de 2004 à Bouaké, dira d’emblée : « Ma conviction intime est qu’on voulait se débarrasser de GBAGBO Laurent… » Expliquant en effet les événements consécutifs à la tentative avortée du président Laurent GBAGBO de libérer son pays en 2004, le juriste fera noter que la fulgurance de la riposte française après la mort des soldats français à Bouaké : destruction à la hache des aéronefs ivoiriens, bombardement du palais présidentiel de Yamoussoukro et du Plateau, n’était rien d’autre qu’un scénario bien ficelé pour opérer un coup de force contre GBAGBO. Pour lui, la réalité est celle-ci : « Les soldats français tués en Côte d’Ivoire lors des événements de 2004 ont été sacrifiés…C’était le prétexte d’un coup d’Etat. C’est indiscutable. C’était le carnet de route de l’armée française… »

L’avocat au barreau de Paris est d’autant plus convaincu qu’il ne comprend toujours pas les raisons pour lesquelles le dossier solide qu’il a constitué et qui identifie clairement la chaine de commandement dans cette affaire et met l’ex-ministre de la défense à l’époque des faits, Michelle Aliot Marie en cause a buté sur le refus de la justice française d’aller au bout des enquêtes. « J’accuse formellement Aliot Marie d’avoir menti. Je sais désormais qu’en France, il ya une catégorie d’hommes politiques qui sont très protégés » dira en conclusion, dépité, l’avocat des victimes.

Pour sa part, Abel NAKI, le responsable du CRI-PANAFRICAIN indiquera au public que la mobilisation des patriotes de la diaspora ne faiblira pas, « Parce que Laurent GBAGBO a gagné les élections en Côte d’Ivoire… » Qui plus est qu’il a été investit par le conseil constitutionnel. Cela devrait suffire poursuivra t-il, pour éteindre toute forme de contestation suscitée et nourrie par Sarkozy au profit de son ami Ouattara : « Le bombardement de la résidence du président Laurent GBAGBO par l’armée française où il se trouvait avec les membres de sa famille et certains de ses proches collaborateurs, s’identifie tout simplement à un coup d’Etat mais aussi à une tentative d’assassinat, comme ce fut le cas pour le guide de Jamahiriya Libyenne, le colonel Kadhafi. » Martèlera Abel NAKI, invitant les résistants Africains à une mobilisation constante pour la libération de Laurent GBAGBO.

Mireille SAKI auteur du très documenté livre :  » La charte de l’impérialisme, une charte de la servitude « quatrième oratrice du jour enfoncera le clou en dénonçant les pactes de servitudes abusivement appelés traités de coopération signés entre la France et certains pays Africains. S’appesantissant sur le cas de la Côte d’Ivoire, elle révélera que c’est le 19 février 1842 que la France conclura son premier traité avec la Côte d’Ivoire. Une situation qui montre clairement que depuis cette date, la Côte d’Ivoire est sous tutelle de la France. « La France n’est pas prête à quitter la Côte d’Ivoire de sitôt… » dénoncera t-elle. Aussi, invitera- elle la nouvelle génération à poser sereinement le diagnostic de cette situation pour en tirer les conclusions les plus utiles.

Pour finir, les uns et les autres ont appelé à la libération du président Laurent GBAGBO injustement détenu à la Haye. A cet effet, et devant le retard dans le verdict de l’audience de confirmation des charges. Maître Norbert Tricaud, conseil du Sénateur Jean Pierre Bemba, détenu également à la Haye dénoncera le manque de sérieux dans les accusations portées contre le président Laurent GBAGBO. En grand connaisseur des rouages de la CPI, il dira : « Dans l’affaire GBAGBO contre le procureur, l’accusation s’est ridiculisée. La nullité des preuves et autres documents comme la vidéo du Kenya attribuée aux partisans de GBAGBO montre bien qu’il n’y a rien de sérieux et de solide contre GBAGBO. Ce qui se passe à la Haye n’est pas le procès de Laurent GBAGBO mais celui de la CPI. L’objectif de toute cette agitation c’est qu’ils veulent tout simplement liquider politiquement Laurent GBAGBO… » clamera l’avocat du dirigeant Congolais.

Augustin Djédjé

djedjenet64@yahoo.fr

http://stevebeko.wordpress.com/2013/05/27/cpi-un-avocat-attaque-la-cpi-na-rien-de-serieux-et-de-solide-contre-gbagbo/

6.5.2013

Jacques Attali admet que les pays de la zone franc sont toujours des colonies économiques de la France

Filed under: FRANC-CFA — kel @ 14:27

 

« L’Histoire le montre. Aucune zone monétaire ne survit sans gouvernement fédéral. Le seul exemple dans l’histoire d’une zone qui survit sans gouvernement fédéral, c’est la zone franc. Mais c’est un cas très particulier. La France contrôle assez profondément l’économie des pays qui en sont membres ».

5.5.2013

MADAGASCAR – La françafrique n’est pas morte, elle y est bien vivante

Filed under: Résistance africaine — kel @ 15:31

GTT International Genève – Collectif des Patriotes Malgaches – 22 avril 2013

Madagascar nage en pleine françafrique depuis précisément 4 ans. Actuellement, on entame les dernières étapes avec les élections prévues à partir du 24 juillet 2013 qui, selon la logique françafricaine, devraient légitimer les putschistes esclaves de l’ancienne puissance coloniale.
Le schéma est classique sur le continent africain, le « putschwashing » est déjà passé par la Côte d’ivoire, la Mauritanie, le Mali et maintenant au tour de Madagascar. Le mode opératoire présenté dans le tableau suivant reste le même dans tous les pays concernés :

1- Préparation minutieuse du putsch :
– Recrutement des « collabos » qui vont accomplir la mission. Profil psychologique commun : acculturés, assoiffés d’euros et de pouvoir, arrivistes,
– Deal : Bourses pour les enfants, nationalité française, plusieurs liasses d’euros,…
– Plusieurs réunions en France (Marcoussis par exemple) et à Madagascar (Ambatobé) afin de peaufiner le plan, (Réalisée)

2- Insécurité et quelques troubles qui marquent le début de l’opération. (Réalisée)

3- Diabolisation du Président de la République en place (Affaire Daewoo) (Réalisée)

3- Médiamensonges par la médiatisation nationale et internationale de la diabolisation (Viva, RFI, F24, AFP,…) – (Réalisée)

4- Montée en puissance des troubles pour provoquer le pouvoir en place (Réalisée)

5- Prise / attaque des lieux-clé du pouvoir notamment la radio TV et le Palais présidentiel par une FOULE (mais pas tout un peuple !) bien déterminée, préparée et recrutée (donc payée) pour cette tâche (ex : 7 février 2009).
La réaction défensive du gouvernement légitime est interprétée comme un « massacre ou une répression aveugle et sanglante sur une population innocente »
==> Le chaos s’installe (Réalisée)

6- Mise en place d’un régime de transition conduit par un laquais de la France et qui aura comme missions : engager la réconciliation nationale et mettre en place des élections « démocratiques, libres et transparentes ». (En cours)

7- Préparation et mise en place de tous les instruments permettant de contrôler les élections au profit du candidat de la Françafrique avec la participation de tous les valets et serviteurs nationaux du système (CNOE, CENIT, CES,…) (En cours)

8- Les observateurs et experts électoraux internationaux sont constitués majoritairement d’organismes satellites de la Françafrique (OIF, COI,…) (En cours)

9- Jour J : Qui est élu(e) ? Le ou la candidate de la Françafrique à l’issue d’un mécanisme de fraude électorale savamment organisée. (A venir)

10- Les médias prennent le relais. AFP, RFI et autre France24 se pressent de proclamer « leurs résultats » qu’ils qualifient de provisoires (un semblant de précaution). (A venir)

11- Dans la foulée même, Communiqué de l’Elysée qui annonce à son tour les résultats qui prennent cette fois-ci un caractère définitif et reconnaît « la régularité et la transparence » du scrutin. S’ensuit la félicitation de la personne « élue » et l’appel à la reconnaissance internationale. (A venir)

12- Reconnaissance de la Communauté Internationale à commencer par l’ONU (A venir)

Posons-nous les bonnes questions :
– Jusqu’à quand accepterons-nous ce néo-colonialisme de la France ?
– Jusqu’à quand accepterons-nous d’être les éternels vassaux et esclaves de la France ou de tout autre pays étranger ?
– Jusqu’à quand accepterons-nous que l’avenir de notre pays se décide à Paris ?
– Qui est-ce qui doit profiter des richesses de Madagascar ? Les Malagasy ou les étrangers ?
– Est-ce normal que 80% des Malagasy soient dans une situation de pauvreté extrême alors que le pays dispose de ressources naturelles exceptionnelles capables largement de subvenir aux besoins de ses 22 millions de population ?

Il devient urgent que les Malagasy se réveillent et prennent en main la destinée de leur pays en commençant par se débarrasser de ces acculturés, mafias, pilleurs, traîtres, revanchards et criminels qui ne connaissent ni foi ni loi, qui ignorent ce qu’est l’intérêt général. Ce sont eux qui perpétuent la Françafrique. Le combat n’est certes pas facile mais, notre salut en dépendra.

Nous ne sommes pas pauvres mais NOUS AVONS ETE APPAUVRIS

http://gtt-international.blogspot.fr/

2.5.2013

Aminata Traoré : la militarisation pour le contrôle des ressources africaines fait partie de l’agenda (Camus Ali)

Filed under: Contributions - apports,Résistance africaine — kel @ 19:43

29 avril 2013

Ceux qui voyaient dans la présidence d’Hollande la fin de la Françafrique ou une politique africaine de la France plus équitable, peuvent enfin se faire à la cruelle évidence de la realpolitik. Aminata Traoré, la militante altermondialiste malienne, n’a pas eu son visa Schengen, sur instruction de la France à tous les pays de l’espace Schengen. Aminata Traoré paierait-elle cash sa prise de position audacieuse, contre l’intervention française au Mali, qui selon elle cacherait à peine de gros intérêts miniers et géostratégiques au Mali et dans la sous région ? La France n’a pas d’amis elle n’a que des intérêts disait le Général De Gaule, et les intérêts eux, s’accommodent très mal de toutes voix discordantes. L’ancienne ministre de la culture malienne et porte-flambleau du « Non à l’intervention militaire étrangère au Mali » livre à cameroonvoice son sentiment après cette déconvenue

 

Cameroonvoice : Nous avons appris avec stupéfaction que les autorités françaises ont refusé de vous accorder un visa d’entrée en France pour participer à une réunion publique le 22 avril dernier. Pouvez vous nous confirmer cette information ?

Aminata Traoré : En fait, j’ai été invitée par Die Linke, un parti de gauche allemand, et des militants français. Je devais faire un tour à Berlin et par la suite donner une conférence à Paris et Lille. J’avais un visa de circulation de 4 ans de l’espace Schengen qui a expiré au mois de Février.

Quand je me suis rendue à l’ambassade d’Allemagne pour solliciter un droit d’entrée dans l’espace Schengen, ils m’ont accordé un visa de trois jours uniquement pour leur pays en me notifiant que la France a donné des instructions pour qu’aucun pays de l’espace Schengen ne m’accorde de visa.

Il y avait donc une interdiction de circulation dans l’espace Schengen vous concernant, dont vous ignoriez totalement l’existence ?

Non non, on ne me l’avait pas notifié avant, c’est à la faveur de ce voyage que je l’ai su. J’ai été autorisée à aller en Allemagne et à revenir au Mali directement sans fouler le sol de l’espace Schengen mis à part l’ Allemagne. Je ne sais pas si c’était une exception allemande, ou si les autres pays de l’espace Schengen pourront m’accorder la même « faveur ».

Ma liberté de circuler est maintenant restreinte. Les consulats européens échangent entre-eux, des listes de personæ-non-grata, et les dispositions changent selon la gravité du délit entre guillemets. En ce qui me concerne, je ne sais pas ce que l’on me reproche. Dans mon cas, j’ai eu la chance d’avoir cette ouverture de la part de l’Allemagne, mon compatriote Oumar Mariko ( Secrétaire général du SADI, Ndlr), lui il n’a pas pu voyager du tout.

Vos prises de position contre l’intervention militaire des forces étrangères au Mali et notamment celle de la France ne seraient pas la cause de cette interdiction ?

Certainement, sinon je ne comprends pas pourquoi, la France et surtout les membres de ce gouvernement de gauche, qui m’ont reçu et qui me connaissent parfaitement le feraient. En principe, nous partageons les même idées.

Sauf que, la France considère son intervention au Mali comme une réussite politique et militaire, c’est le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui l’a dit et ce success story de leur point de vue exige certainement un verrouillage, qu’il n’ y ait pas de critiques, puisque l’unanimité leur réussit si bien ! Vous vous souvenez bien que toutes les résolutions concernant cette guerre ont été adoptées à l’unanimité au Conseil de sécurité des Nations Unies, et avant-hier ( mardi 23 avril Ndlr) ils viennent aussi de voter à l’ unanimité à l’ Assemblée nationale et au Sénat français pour la prolongation de l’Opération Serval au Mali.

Le pouvoir politique a changé de main en France voilà bientôt un an et on peut constater pour le déplorer avec cette opération que la politique africaine de la France, demeure toujours la même.

Elle demeure inchangée et il ne nous le cache pas. Le Général De Gaulle l’a dit : « la France n’a pas d’amis mais des intérêts ». Peut-être c’est nous qui nous faisons des illusions, François Hollande l’a d’ailleurs répété récemment en parlant dossier Centrafricain quand François Bozizé l’appelait à l’aide. Il lui a fait savoir que la France défendait ses intérêts et ses ressortissants.

Nous l’apprenons peut-être à nos dépens, parce qu’on se disait aussi que les temps ont changé et puisqu’ils sont confrontés aux mêmes difficultés que nous, liées au même environnement économique international, avec les questions d’aide, de chômage de pauvreté etc. Mais à la lumière de ce qui se passe, il y a une grille de lecture qui s’applique à l’Afrique, on est considéré comme des pays en faillite, pas de d’états, pas d’ armées, ils peuvent faire la pluie et le beau temps et ne tolèrent pas de voix discordantes.

Ils ne tolèrent pas de voix discordantes, pourtant ils se clament chantre de la liberté de la d’expression. Peut-on interpréter cette interdiction de territoire comme une entrave à la liberté d’expression, puisque vous avez un point de vue discordant ?

 

Oui ! Pourtant moi je n’ ai pas changé, tout ceux qui me suivent depuis savent que j’ai pas changé de discours ceux sont les mêmes idées que je véhicule. Je ne m’attaque à personne, je condamne tout simplement un système économique mondial cynique et la guerre fait parti de ce système.

Aujourd’hui la militarisation pour le contrôle des ressources de l’Afrique fait parti de l’agenda. C’est ce que j’ai dit et c’est ce qu’ eux mêmes ils reconnaissent ! Alors moi malienne, pourquoi je n’ai pas le droit de poser ce regard sur les réalités de mon pays en guerre !

Comment envisagez-vous l’avenir du Mali et de la sous-région suite à cette intervention militaire française appuyée par des troupes africaines ?

Je pense que les troupes africaines sont mises à contribution, et comme je l’ai déjà dit dans mon manifeste ce n’est pas notre guerre, nous sommes entrés dans une phase de la globalisation qui implique la diplomatie économico-offensive et la militarisarisation.

Mais seulement, Al Qaida est une réalité et en même temps une aubaine, elle permet aux dirigeants Africains qui ont mal géré de dire maintenant que la priorité c’est la lutte contre le terrorisme et aux puissance étrangères de dire faisons cause commune luttons d’abord contre le terrorisme.

Et moi je dis que le véritable terrorisme c’est la misère, c’est les injustices, parce que je sais qu ‘une bonne partie des combattants des djihadistes sont avant tout, des jeunes désespérés sans boulot, ils n’ont pas de visas et se font recruter à la fois par les narcotrafiquants et les djihadistes. C’est cette réalité qu’il nous faut regarder maintenant de près.

Quelles leçons devrons nous tirer de la situation au Mali et de ce qui vous arrive à vous ?

Je souhaite que les Maliens et les Africains s’ouvrent grandement les yeux et les oreilles et se disent qu’en réalité, il n’y a pas un cas malien. Ce qui se passe aujourd’hui au Mali est l’illustration d’une nouvelle étape de la politique de mainmise sur les ressources du continent, notamment les ressources énergétiques, sans lesquelles la sortie de crise, la croissance et la compétitivité ne sont pas envisageables par l’Occident.

Au lieu de jouer cartes sur table et changer les règles du jeu on préfère, nous écrire un autre histoire, nous humilier, nous culpabiliser. Avec tout ce qui se passe je considère que le Mali est humilié, il y a donc aucune raison d’en ajouter en gardant le silence et c’est ce que tout le monde fait, et les occidentaux le savent pertinemment.

Raison pour laquelle, je me réjouis aujourd’hui de ce soutien international parce qu’il y a énormément de gens qui ne comprennent pas, quelque soit la différence de lecture qu’un tel traitement me soit réservé. C’est donc une nouvelle phase de la décolonisation de l ‘Afrique. Il nous appartient maintenant à nous mêmes de voir ou sont les véritables défis.

http://www.michelcollon.info/Aminata-Traore-la-militarisation.html

 

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