16.11.2011
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Les banques coloniales françaises en Côte dIvoire et le terrorisme banncaire
La création dune monnaie nationale est la clef du développement dune économie; en créant la monnaie pour la prêter aux particuliers et aux entreprises, la banque centrale et/ou l Etat suscite le développement économique par la consommation et par linvestissement.
Les Etats membres de lUemoa ne peuvent pas être indépendant parce quils sont pris dans lengrenage du Fcfa et du Trésor français. La Bceao est une succursale de la banque de France et ont sur les gouvernements le pouvoir de contrôler lexécution du budget ; les plans de développement, les modalités de financier en vigueur, jusquau point dapprécier lopportunité de linvestissement dune entreprise.
Le Trésor français opère dans les Etats membres de lUemoa à travers les banques coloniales. En Côte dIvoire, la Biao, la Sgbci, la Bicici, et la Sib sont considérées comme des banques coloniales et jouent pleinement le rôle de la banque de France. Ces banques sont gérées de lextérieure avec des méthodes de management et risk analysis français.
Ces banques adorent prêter aux fonctionnaires ivoiriens (avance sur salaire, prêts scolaires etc.) qui consomment les produits importés de la France. En générale, ces banques refusent de prêter aux operateurs et aux agriculteurs sous prétexte quils noffrent pas de garanties.
Le crédit de campagne par lequel ces banques coloniales prêtent de largent a certains négociants pour acheter et commercialiser le café et le cacao est la méthode de financement préférée par ces banques. Elles refusent de financer la production parce quelles estiment que les planteurs de café et de cacao pourront senrichir et devenir difficile à contrôler.
Lépargne locale, prêtée aux entreprises cotées à la bourse des valeurs dAbidjan (par le crédit ou par lachat dactions sur les marchés financiers) suscite le développement économique. Or, en Côte dIvoire, la bourse des valeurs ne joue pas pleinement son rôle de collecte dépargne locale. Cela non à cause de la faiblesse de lépargne locale mais à cause du refus des entreprises, dont la maison mère se trouve en France de céder une part de leurs actions aux investisseurs ivoiriens.
Par contre, les entreprises françaises peuvent ouvrir les succursales en Côte dIvoire qui disposeront, du crédit des banques coloniales. Sous la coupe de la banque de France, lesquelles peuvent se refinancer par lintermédiaire de la Bceao auprès de la banque de France.
Pourtant, les Ivoiriens épargnent mais la marge des banques sur le crédit est excessive. En résumé, les banques coloniales rémunèrent peu lépargne des Ivoiriens et quand on leur prête, cest à des taux élevés.
Ces banques coloniales sont des instruments de limpérialisme français en Côte dIvoire. La nationalisation de ces banques représentera à long terme une bouffée doxygène pour léconomie ivoirienne. Ces banques coloniales nont pas été créées pour promouvoir la productivité mais a exploiter les ressources utiles a la France ; a faire jouer à la Côte dIvoire le rôle de réserve de matière première et de débouchés pour les produits manufacturés.
Nationalisation et terrorisme bancaire
Selon un sondage paru lundi 23 février, 64% des Américains se déclarent favorables au plan de relance de 787 milliards de dollars décidé par Barack Obama. Mais sur la toile, lair des experts est plus mitigé, notamment concernant une nationalisation des banque américaines.
Depuis que le mot nationalisation a été prononcé par quelques illustres économistes de la blogosphère se fendent à tous une analyse de la situation. Sur le Huffington Post, Raymond J. Leurs, chercheur en économie, estime que la nationalisation des banques est essentielle : elle restaurait une forme de transparence et, par la même occasion, la confiance des citoyens dans le système bancaire.
Il va de même pour le prix Nobel de léconomie Paul Krugman, qui considère sur son blog quune brève implication de lEtat dans les banques est lunique solution a la crise actuelle.
Une analyse que Greg Mankiw contredit formellement sur son blog : pour lui, les craintes quinspire une nationalisation des banques sont justifiées. Pourquoi les gens ont-ils peur de lidée de la nationalisation ? La première raison est quelle montre à quel point la situation est sérieuse. La deuxième raison, plus solide celle-ci est que cette solution pointe dans la mauvaise direction. Je ne veux absolument pas que ce soit le gouvernement qui décide qui mérite davoir des crédits ou pas, et quels sont les investissements qui méritent dêtre financés ou pas. Cest un pas vers le capitalisme de copinage ; ou ceux qui ont des liens politiques sont en poole position.
Lanalyse de lillustre économiste Greg Mankiw nous oriente dans un débat de copinage, de corruption, et de mauvaise gérance des deniers publics. Pour nous qui connaissons le président Laurent Gbagbo, nous sommes sereins et convaincus que le président élu par le peuple de Côte dIvoire prône toujours la bonne gouvernance et lutte contre le favoritisme, népotisme et le clanisme. Le capitalisme de copinage dont parle léconomiste Greg Mankiw ne sera pas de norme dans le nouveau système bancaire ivoirien.
Le président Laurent Gbagbo navait pas dautres possibilités que de nationaliser ces banques coloniales. Sil navait pas nationaliser ces banques coloniales, le système bancaire sécroulerait comme un château de cartes, et la Côte dIvoire se retrouverait dans une situation analogue à celle qui avait suivi la crise des années 1930 en Amérique : une profonde récession, la multiplication des faillites dentreprises ivoiriennes, lexplosion du nombre de chômeurs, la baisse des salaires, et des minimaux sociaux.
Ces banques coloniales en Côte dIvoire navaient pas connu une faillite de type Lehmann aux Etats-Unis. Ces établissements financiers recevaient et plaçaient les trésoreries des particuliers et des entreprises dans les opérations de bourses et les fonds spéculatifs. La fermeture de ces banques est considérée comme un acte de terrorisme bancaire contre les Ivoiriens parce quils navaient pas informé le gouvernement de leur décision.
A mon avis, au lieu de tout simplement nationaliser ces banques coloniales, il aurait fallu les fusionner, et les transformer en banque nationale de crédit qui aurait non seulement repris directement les emprunts de particuliers en difficulté, mais aussi assurer la continuité du financement des (prêts) aux Pme /Pmi.
Le problème reste le positionnement de chaque Ivoirien. Les banques nationalisées ne changeront pas de modèle si nous nen changeons pas nous-mêmes. Je conseille aux Ivoiriens de choisir les banques qui sont en train deffectuer un travail éthique. Car, au fond cest bien cela que on pourrait espérer dans la nationalisation. Un espoir de justice de comportement envers tous, et une équité de traitement. Mais si les Ivoiriens restent les mêmes, nationaliser ou pas les banques resteront les mêmes.
Nash Kpokou, Ph.D
Economist & International Business Consultant
Kansas City- Missouri
nkpokou@hotmail.com
Commentaire by Nash Kpokou PhD — 17.11.2011 @ 02:40